Les origines du yoga

« Yoga » vient d’une très ancienne racine que nous retrouvons en français avec les mots « joindre », « jonction », « joug ». C’est l’idée d’unification et de paix intérieure qui prime, et cette unification passe par la levée de l’illusion de la séparation, entre le corps et l’esprit, entre soi et les autres, entre notre personnalité extérieure et notre nature essentielle.

L’histoire du yoga est étroitement liée à celle de la civilisation indienne. Les premiers textes qui l’abordent sont les Upanishads, élaborés dans des écoles de sagesse qui se sont développées à partir du VII° siècle avant Jésus-Christ. Dans ces textes, les sages font part d’expériences d’immobilité méditative ou de la concentration sur le mouvement du souffle. C’est une conception très mystique des rapports entre le corps et l’esprit qui se développe.

Le yoga apparaît ensuite dans toutes les littératures spirituelles de l’Inde où il désigne toujours des formes de discipline qui unissent le corps et l’esprit, les contradictions psychologiques, l’homme et l’univers, l’humain et le divin… Tout ce qui peut être « joint » pour procurer un état de plénitude ou de libération.

Aux alentours de notre ère, une synthèse philosophique donne au yoga sa structure classique : les Yoga Sûtras, attribués à Patanjali. C’est un texte court, constitué de 196 aphorismes, qui synthétise la philosophie du yoga : il présente la voie et les effets du yoga comme voie de prise de conscience et de libération des conditionnements psychiques.

Quatre grandes voies du yoga sont pratiquées selon les contextes. Ces voies permettent de développer différentes facettes de notre humanité dans un même objectif de libération des conditionnements de l’existence.

  • Tout d’abord, il accompagne l’être humain dans sa vie quotidienne, en l’aidant à poser les principes de l’ « acte juste », ou « désintéressé » : c’est le karma-yoga, ou « yoga de l’action ».

  • On le rencontre aussi associé à des courants religieux, à l’intérieur de l’hindouisme ou du bouddhisme, où il permet de se rapprocher de la divinité : c’est le bhakti-yoga ou « yoga de la dévotion ».

  • Le jnâna-yoga, ou « yoga de la connaissance » affine l’intelligence la plus subtile, celle des réalités surnaturelles, par l’étude des textes fondateurs.

  • Enfin, le hatha-yoga, qui se fonde sur une pratique posturale et un travail du souffle. Plusieurs maîtres indiens et tibétains nous ont transmis les différentes formes de hatha-yoga pratiquées, ce qui expliquent certaines différences entres les pratiques.